27 Février 2013
Communiqué de l’association BDZE
Nous ne sommes pas des « inconscients
Dans une récente déclaration, Monsieur Sergent, nouveau président de la chambre d’agriculture accuse «des responsables d'associations environnementales totalement inconscients, (qui) cherchent par tous les moyens à sacrifier l'élevage en Bretagne".
Non, Monsieur Sergent, les personnes qui souhaitent une agriculture respectueuse des règles de l’agronomie et de l’environnement ne sont pas responsables de la disparition continue des exploitations qui explique la colère et le désespoir des agriculteurs ! Vous prétendez à la sauvegarde de l'élevage mais votre modèle d’agriculture se traduit par une fuite en avant avec toujours plus de productivisme et toujours moins d'agriculteurs. Nous nous pensons qu’il est plus que temps que l’hémorragie s’arrête. Plutôt que de désigner des coupables imaginaires pour détourner la colère comprenez enfin qu’il est urgent de changer de modèle économique avant de pousser vers le désespoir encore plus tous ceux que ce modèle exclut.
L'agriculture bretonne ne peut se maintenir contre l'emploi des agriculteurs et de tous ceux qui pâtissent des atteintes environnementales induites par ce modèle, comme les pécheurs, les conchyliculteurs, les professionnels du tourisme et toutes les activités qui s’épanouissent dans un environnement préservé.
Récemment le président du Comité national de la conchyliculture, Goulven Brest donnait sa démission en déclarant : « Je constate n'avoir pas réussi à faire prendre en compte par l'État la nécessité de mettre en œuvre une politique forte et efficace de reconquête de la qualité des eaux dans les secteurs amonts proches de zones de production conchylicole ou de gisements coquilliers. » Dans la baie de Douarnenez la récolte des coquillages est interdite de façon quasi permanente à cause de la présence de toxines. Les scientifiques (INRA, Ifremer) font le lien entre ces toxines et les excès de nitrates et de phosphore liés à l’épandage excessif. Est-il normal qu’au même moment trois agriculteurs de la baie demandent des dérogations pour épandre dans des zones conchylicoles protégées ?
Est-ce de l’inconscience que de souhaiter une agriculture qui maintienne les emplois tout en préservant l’environnement ?