23 Avril 2013
Notre association a été sollicitée par le Syndicat intercommunal ouest-Cornouaille (SIOCA), pour compter bénévolement les touristes fréquentant les sites de pêche à pied récréative lors des grandes marées. L'objectif de cette opération serait "en fonction des résultats obtenus, envisager des pistes d'action concrètes permettant de favoriser la sensibilisation des usagers aux bonnes pratiques (et aux risques potentiels)".
Nous avons décliné cette invitation, par courrier adressé au Président du SIOCA, en invoquant les raisons suivantes :
Nous nous interrogeons sur la pertinence, voire la légitimité de cette demande, sur deux points :
- d'abord, il nous paraît indécent de vouloir pallier les carences des pouvoirs publics en faisant appel à des associations, comme la nôtre, dont aucun adhérent n'est rémunéré pour le temps consacré aux multiples tâches relatives à son objet (présence aux réunions, compilation et diffusion d'informations...). Vous déclarez "ne pas disposer de moyens spécifiques" ; nous suggérons au SIOCA de puiser dans ses moyens propres ou de se retourner vers les financeurs ou partenaires publics de la GIZC pour demander des moyens supplémentaires, si une telle opération était nécessaire, ce que nous contestons ;
- en effet, à notre avis, il serait imprudent et contraire au principe de précaution, d'attendre les résultats d'un tel comptage avant de mettre en place un dispositif d'information des usagers sur les risques encourus par la consommation de coquillages potentiellement contaminés par les phytoplanctons toxiques. La diffusion sur quelques sites internet des arrêtés préfectoraux d'interdiction n'est pas suffisante. Un affichage permanent sur les lieux de pêche, la mise à disposition de brochures explicites dans les lieux publics (offices du tourisme, hébergements touristiques, mairies...) s'imposent dès à présent, en ce début de saison touristique, pour informer le public de la dangerosité possible des coquillages (comme pour celle des algues vertes sur les plages).
Une étude a déjà été réalisée par le Parc Marin en septembre 2010, avec des moyens financiers importants (comptages aériens, maritimes et terrestres, enquêtes de terrain, réalisés par des agents rémunérés et des étudiants de l'UBO). Elle apporte des données quantitatives et qualitatives récentes sur les pratiques observées en Mer d'Iroise, qui, extrapolées à l'ensemble du secteur Ouest-Cornouaille, permettraient de prendre des mesures de sensibilisation sans tarder, ce qui serait plus conforme à votre souhait de passer à une "phase opérationnelle", et non à une nième étude.