30 Avril 2014
Communiqué envoyé au Télégramme : La page Economie du Télégramme du vendredi 25 avril 2014 fait une large place à l'interview de monsieur Balusson, PDG d'Olmix au sujet du ramassage des algues.
Notre association Baie de Douarnenez Environnement qui lutte contre les marées vertes avec les associations bretonnes regroupées dans la Coordination Verte et Bleue souhaite réagir à certain des propos du dirigeant d'Olmix. Au moment où la prise en charge par les juges du dossier de la mort de Monsieur Morfoisse vient rappeler la dangerosité du phénomène des algues vertes et l'important préjudice écologique pour notre région nous aimerions faire part à vos lecteurs de notre désaccord avec certaines assertions de monsieur Balusson : voir communiqué en pièce jointe.
La société Olmix déploie depuis quelque temps une intense campagne de communication pour promouvoir son projet dénommé Ulvans. Il s'agit de persuader tout un chacun que les marées vertes ne sont pas une nuisance mais bien une ressource qu'il faudrait préserver et entretenir, voire développer. Dans une récente interview au journal Le Télégramme, le PDG d'Olmix, Monsieur Balusson ne se félicite-t-il pas que les côtes chinoises soient infestées par des millions de tonnes d'algues vertes et qu'on soit « capable d'en reconstituer le stock ». En Chine comme en Bretagne, les causes de la prolifération des algues sont les mêmes et leurs nuisances identiques...
Le projet Ulvans, financé à 40% sur les fonds publics de la BPI (Banque Publique d'Investissement), a pour ambition de traiter les algues vertes ramassées dans le rideau. A ce jour, une technique de ramassage non destructrice pour le milieu n'a pas encore été mise au point (la technique actuelle écrase les tellines et les juvéniles de poissons) et les plages éligibles au ramassage par des machines énormes sont en nombre limité. L'objectif affiché de traiter 60 000 tonnes d'algues à l'année laisse pour le moins dubitatif.... Sauf si l'actuelle campagne de communication a pour ambition de desserrer les exigences environnementales concernant le ramassage et de tracer le chemin à un abandon du plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes.
De nombreuses incertitudes et confusions entourent ce projet : capacité à mettre en place des techniques de ramassage non destructrices, capacité à collecter des volumes assurant l'équilibre économique du projet, objectif contradictoire avec celui du plan algues vertes, confusion entretenue entre algue verte et autres algues (type laminaires, ou micro-algues) faisant légitimement l'objet de recherches et/ou d'exploitation industrielles, ambiguïté entretenue sur un mirifique gisement d'emploi en Bretagne, évocation d'implantations près des « gisements » plus importants comme la Chine....
Baie de Douarnenez Environnement, association membre d'Eau et Rivières de Bretagne a récemment interpelé la Cour des Comptes au sujet des financements publics dont bénéficie Olmix. Elle est prête à un débat, en toute transparence, avec les responsables de cette société et les bailleurs de fond de la BPI sur le sujet des marées vertes et les façons d'éviter cette importante pollution
Extraits de l'interview d'Hervé Balusson, dans le Télégramme du 25 avril : Hervé Balusson, le patron d'Olmix, défend une filière bretonne d'exploitation et de transformation des algues. "Le potentiel pour la Bretagne est immense ! Pour booster la filière, il faut déjà commencer par changer l'image négative qui colle aux algues vertes qui ne sont vues que sous l'angle des nuisances. "
http://www.letelegramme.fr/economie/olmix-le-monde-des-algues-a-saisir-25-04-2014-10139385.php
Spécialisé dans la valorisation des algues, Olmyx, qui emploie 300 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros, envisage d'ouvrir une bio raffinerie en Chine.